'Indy' Indiana Jones Delapagaille

26 décembre 1993 - 18 novembre 2006

Cybèle avait beaucoup d’énergie et même avec l’entrainement, les cours et les jeux, elle semblait inépuisable.  Aux alentours du mois d’aout 1992, nous avions participé à une journée Berger Belge organisé par la section «Québec » du Club Canadien du chien de Berger Belge, chez Mme Danielle Duquette Forgeur.

Nous y avons rencontré Viviane Mongeau et Baby Haye (Hosty van’t Belgisch Schoon) qui à ce moment avait environ 3 mois.

C’était une Groenendael très mignonne qui était bien à l’aise avec tous.

Ce n’est que quelques mois plus tard que nous avons été éblouis par la beauté et la sagesse de Baby Haye.  Viviane et Baby Haye était en exposition à la Place Bonaventure au show de United Kennel.

C’était la première fois que je voyais un Berger Belge de cet âge (6 mois) aussi calme.

Lors de la visite de l’exposition, nous avons arrêté pour prendre un café et c’est là que j’ai scié les côtes de Jacques et l’ai convaincu que l’addition d’un nouveau bébé canin serait bénéfique pour Cybele.

Baby Haye était vraiment belle.  Comment ne pas tomber en amour avec elle.

D’autant plus qu’elle avait de superbes origines ayant pour père le nom moins fameux : Othiz van’t Belgisch Scoon qui avait fait meilleur de la variété Groenendael à la Nationale d’élevage du chien de Berger Belge en France en 1992.

Et comme Jacques est tout de même gaga de ses bébés et des animaux (moins que moi mais il les aime quand aime), il a accepté.  J’étais folle comme un balai.  Nous sommes donc retournés voir Viviane et lui avons donné notre engagement à adopter un futur chiot mâle de Baby Haye lorsqu’elle la ferait accoupler.  C’était en 1992.

1 an et quelques mois plus tard naitra le 26 décembre 1993 :  Indiana Jones delaPagaille CDX.

Que de projet j’avais pour lui.

C’est très tôt que j’ai commencé les pratiques de conformation.  Malheureusement, Indiana sera cryptorchide et n’aura donc pas de carrière de conformation.

Indiana était un chiot tout à fait merveilleux.  Il apprenait vite.  Lui et Cybèle ont développé un lien d’amitié et jouait ensemble alors que Indy était chiot.

Avec Indiana, j’ai aussi touché à l’agilité en prenant des cours mais jamais sur une base de compétition.

Il a réussi son titre CD (titre de chien de compagnie) en 1995 à 18 mois à Trois Rivières en 3 concours consécutifs avec de beaux pointages qui lui ont permis d’obtenir le trophée Masson au Club Canin Chomedey cette même année.

Ce trophée est offert à l’équipe qui a obtenu un titre d’obéissance en 3 concours consécutifs et dont les pointages cumulatifs sont les plus hauts.

Comme j’étais fière de notre Indy.

Quel plaisir d’avoir un co-équipier qui  restait sur les « assis et couche – reste ».

J’étais beaucoup moins stressée sur ces exercices car je savais qu’Indy restait.

C’est à la même époque que notre club a été approché par une maison de production afin de produire sur cassette les cours de base que notre club offrait.  Le conseil d’administration m’a demandé de faire partie avec Indiana d’une des 3 équipes nécessaires pour le vidéo pour la classe de base I.

Quel honneur !

C’est avec grand plaisir que j’ai accepté.

Les cassettes vidéos se sont beaucoup vendues et quelques mois plus tard les vidéos ont été refait dans un environnement plus « télévision », dans le but de vendre les cassettes en Europe.  Encore une fois Indiana Jones devenait une vedette. J

En guise de remerciement, nous avons reçu une cassette vidéo.  Quel magnifique souvenir de notre Dr. Jones.

Le titre du vidéo était :  Les Nuls dressent leur chien.

Indiana a aussi réussi son titre CDX (chien de compagnie par excellence) en 3 concours consécutifs, cependant les pointages n’étaient pas aussi élevés que lors de son CD.  Mais tout de même.  Le fait d’être constant et de s’être qualifié les 3 concours démontrait ses bonnes qualités et aptitudes au travail.

Indiana était un beau représentant de sa race, peut-être un peu long mais avec de mignonne petites oreilles triangulaires.  Il n’avait pas une tête impeccable avec un front un peu bombé et un nez busqué ce qui nuisait un peu à son parallélisme.  Mais il avait une belle ciselure et dans l’ensemble, c’était un beau belge.  Il avait une belle fourrure mais qui devint trop souple avec la stérilisation (ce qui est souvent le cas avec les animaux à poils long qui se font stériliser).

Nous avons abordé la classe d’utilité avec beaucoup d’espoir.  Sauf qu’Indiana détestait l’article en métal.  Avec beaucoup d’encouragement, il réussissait à le prendre en pratique mais ouf, en concours avec le stress, c’était une autre paire de manche.

Une seule fois, il a passé proche de se qualifier.  Il m’avait rapporté l’article en métal, mais il a manqué un des sauts sur les « Go-Back ».  Il avait réussi tout le reste.  J’avais alors espoir qu’avec de la persévérance, qu’il finirait par passé outre son dédain du métal et qu’il réussirait son titre.

Sauf qu’à l’époque, il n’y avait plus de « fun match » le dimanche, dans des centre d’achat (car à cet époque de Cybèle, les magasins étaient fermés le dimanche) pour pratiquer en dehors du club ou de la maison, dans des lieux non connus d’Indiana.

De plus, comme nous avions notre nouvelle fille avec nous et que Jadzia avait besoin de beaucoup d’encadrement, j’ai décidé d’arrêter les cours avec Indiana.  C’est en 2001 qu’Indiana a pris sa retraite des cours d’obéissance.

Nous avons pris quelques cours d’agilité mais sans plus, histoire de continuer de le faire travailler.

 

L’histoire qui suit se déroule en 2002, le 22 avril plus précisément.  C’est cette journée-là qu’Indiana nous a fait toute une peur.

J’étais en congé et Jacques travaillait de la maison.

Entre 18h00 et 18h30 les gars de l’entretien de la pelouse passent pour faire l’aération du terrain.

Mais voilà que les imbéciles, n’ont pas refermé la porte de la cour.

Les chiens sont sortis seulement tard après le souper, je dirais vers 21h00.

Puis tout d’un coup, j’ai la Jadzia qui saute dans la porte-patio comme une dingue.  Je vais donc lui ouvrir, mais je trouve drôle qu’Indy ne soit pas là.  Mais aussitôt que j’ouvre la porte elle descend dans la cour.  Je l’appelle, ainsi qu’Indy, elle arrive en trombe…. seule, et elle redescend aussitôt et se dirige vers le côté de la maison.

Je sors donc par devant et c’est là que je vois la porte de la cour toute grande ouverte.  Je crie : « Indy » sans le voir apparaître.

J’entre aussitôt en courant dans la maison pour aviser Jacques.  Il part en vitesse avec la caravan.  Il savait que ça ne sentait pas bon car Indy n’est pas fugueur et s’il n’est pas alentour, c’est préférable de faire les recherches en voiture.  De mon côté je pars à pied avec Jadzia.

J’ai marché et marché et crié son nom sans réponse.

Je suis donc revenu à la maison pour prendre la voiture.

Nous avons cherché chacun de notre côté mais sommes revenus bredouille.

On était certain que quelqu’un nous l’avais vole.

Indy est un tigre dans la maison avec les étrangers, mais en dehors de la maison il est super friendly.

D’autant plus qu’on trouvait bizarre que Jadzia n’ait pas suivi son frère.  La seule solution qui nous venait à l’esprit c’est que quelqu’un avait essayé de l’attirer elle aussi, mais comme elle n’est vraiment pas “outgoing” avec les gens, elle était revenue à la maison. Les ravisseurs n’avaient alors pu prendre qu’Indy.

En plus, Jadzia était en chaleur, ce n’était vraiment pas le temps qu’elle “courir la galipote”.

J’ai donc appelé la police pour les avertir, mais tous les autres organismes étaient fermés (SPCA, fourrière etc…).

J’en ai donc profité pour préparer une liste de place ou téléphoner dès le lendemain et aussi préparer un encart avec la photo d’Indy.

Vous pouvez imaginer la terrible nuit que nous avons passée et je n’ai pas vraiment réussi à fermer l’œil de la nuit.

Le lendemain matin j’ai appelé au travail pour leur dire que j’entrerais plus tard.

Jacques aussi de son côté n’est pas entré travailler.

J’ai commencé à téléphoner tout de suite les fourrières des différentes villes avoisinantes ainsi que tous les bureaux de vétérinaire du coin, y compris la SPCA de Montréal et de la Montérégie.

J’ai aussi communiqué avec la compagnie avec qui nous avions le contrat d’entretien, car je m’attendais bien qu’ils nous viennent en aide.  Après tout, nos malheurs étaient causés par eux.  La personne au bout de la ligne était très coopératrice et sympathisait avec nos malheurs.

Un de leur employé est toute suite passé chez nous pour prendre une trentaine d’encart que j’avais préparé.  Il les distribuerait à ses clients la même journée.

A l’époque, la ville était servis par SCDD pour le service de cueillette des animaux.

Je les avais téléphonés le matin mais ils n’avaient pas Indy.

Toutefois, quand j’ai communiqué avec notre vétérinaire, la réceptionniste m’a dit d’aller voir quand même.

Elle avait eu plusieurs cas ou SCDD disaient qu’ils n’avaient pas le chien mais ce n’était pas vrai….ils l’avaient.

Et j’avais eu la même attestation lors d’appels dans d’autres cliniques vétérinaires.

Jacques devait sortir, alors il a arrêté en même temps dans un salon de toilettage pas loin pour y mettre un encart d’Indiana.

Lui aussi il s’est fait dire la même chose : SCDD  déclarent ne pas avoir le chien et alors ils  le revendent !!!!!!

Pas besoin de vous dire qu’en arrivant à la maison, Jacques m’a dit ” Allez, on va voir chez SCDD tout de suite avant qu’il ne soit trop tard”.

J’avais alors ma liste de prête pour les places où aller porter des encarts.

Je voulais aussi aller à la SPCA de la Montérégie qui est situé à Ste-Angèle de Monnoir !!!!

Nous sommes donc allés voir sur internet pour avoir le trajet pour nous y rendre et ce, avant de partir.

Comme je recopiais les informations, le téléphone sonne.

Un gars me demandait si nous avions perdu un grand chien noir !!!  OUIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII !!!!

J’ai pris son adresse en note et nous avons pris la voiture à la course.

C’était bien notre Indiana, sain et sauf !!!!

Indiana s’était ramassé là, sur un gros boulevard à environ 7 minutes de la maison en voiture.

Il était bien perdu.  C’est un voisinage ou je ne vais pas me promener, donc inconnu à Indiana.

Le gars a été super gentil de le garder avec lui pour la nuit et de penser à téléphoner à la fourrière qui ont bien fait leur job, pour une fois.

Le gars ne voulait rien savoir de la récompense qu’on voulait lui donner.

Indy n’arrêtait pas de pleurer quand il nous a vus, de sauter sur nous et nous donner des bisous.

Dans la voiture, tout le monde pleurait.

Que d’émotions.  Nous étions tellement contents d’être de nouveau tous réunis.

Nous avons été très chanceux de le retrouver.

Indiana était un magnifique garçon.

Il avait ce regard coquin qui lui donnait tout son charme.

C’est en 2006, le 18 novembre plus précisément que nous devrons dire adieu à notre garçon chéri.

Notre voyage pour la France était confirmé afin d’aller chercher notre nouveau bébé garçon : Obi-Wan

Nous partions le 18 novembre 2006.

Le mercredi avant notre départ, soit le 15 novembre, Indiana refuse de manger son souper.  Ça m’inquiète car il refuse rarement son repas.

A l’époque, je nourrissais les enfants poilus à la moulée.  Une moulée de qualité avec des ingrédients gradés humains.

Comme nous partions le samedi pour la France, je prends un rendez-vous immédiatement chez le vétérinaire.  Celui-ci me dit de pas n’inquiéter que c’est probablement une simple indigestion et lui prescrit des médicaments.

Le lendemain jeudi, malgré la prise de médicament, ça ne semble pas aller mieux.  Indiana refuse toujours de manger.

Le vendredi matin Indiana a bu de l’eau mais ne l’a même pas gardé.

Je décide donc de consulter en urgence le soir.

Jacques avait des pratiques de Volley-Ball le vendredi soir à l’époque.

J’ai donc consulté le vétérinaire seule avec Indiana.

Cette fois-ci, prise de radiographies.

Le diagnostic tombe et coup de poing en plein visage :  Indiana a tous les organes internes enflés.  C’est le cancer ou une pancréatite qui a mal tournée.  C’est fatal, souffrant et incurable.  Mon vétérinaire veut passer à l’euthanasie immédiatement compte tenu des souffrances.  Je ne parviens pas à rejoindre Jacques.  Je ne veux pas faire euthanasier Indy sans que Jacques l’ait vu pour lui dire son dernier au revoir.  Je prends donc un Rendez-vous pour 11h30 le lendemain pour l’euthanasie.  Le vétérinaire a donné de la morphine à Indiana pour alléguer ses souffrances.

Pas besoin de vous dire que j’ai encore pleuré toutes les larmes de mon corps.  Indiana s’est couché sur son cousin et je me suis couchée à ses côtés et c’est ainsi que j’ai passé la nuit.  Je me suis finalement endormie à ses côtés.

Le lendemain matin, Jacques est allé chercher son père qui était le gardien officiel lors de vacances.  Jean-Robert restait à la maison pour la durée de nos vacances et était là pour les chiens et les chats et en prendre soin.  Ceci nous permettait de partir l’esprit tranquille.

Lorsque Jacques est revenu, nous avons été à notre rendez-vous avec Indiana Jones comme prévu et avons aidé notre merveilleux garçon à s’endormir à tout jamais.

Mais rien n’arrive pour rien.

Le fait que nous n’étions pas à la maison pour la semaine m’a aidé à faire mon deuil.  Et à notre retour, comme nous ramenions notre nouvelle boule de poils, l’épreuve du départ d’Indiana était un peu plus facile à vivre.  Mais son départ à tout de même laissé un énorme vide et à son souvenir, le serrement au cœur me rappelle toujours combien je l’aimais.

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